Paul Fillon: A Tiffauges (sonnet, 1931)
A Tiffauges
Le lierre est le soutien de chaque mur croulant.
Nulle voix n'a sonné dans le chemin de ronde.
Le caillou d'un enfant est jeté par la fronde
Aux créneaux que gardait le veilleur vigilant.
Le cri triste et plaintif du hibou s'envolant
D'une brèche, est le seul auquel l'écho réponde.
Le manoir entouré d'une forêt profonde,
Régnait par la terreur sur le peuple tremblant.
Comme il était lugubre et sombre, au crépuscule!
Sitôt qu'au fond des bois le jour moins clair recule,
Le souvenir, d'un vol noir et craintif, s'enfuit.
Et la tour qui couvrait d'effroi plus d'une lieue,
Fait surgir par la peur, compagne de la nuit,
En haut de son funèbre talus, Barbe-Bleue.
Ma Vendée, 1931
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